Posté sur Facebook par Samuel Faveur le 26 Mars 2020
Monsieur le Président du Conseil d’Administration,
Votre communication étant rare et donc précieuse, c’est avec une forte attente que j’ai lu votre email hier sur le point de la situation du LFI.
Il me semble néanmoins qu’au vu de la crise actuelle, elle me semble fort courte et ne répond pas aux questions fondamentales financières de la situation du LFI au regard de la situation économique de Hong Kong et de la France.
En tant que parent d’élèves, je suis actionnaire mais aussi client. Je ne peux que saluer la réactivité de l’équipe pédagogique pour mettre en place des solutions partielles de remplacement des cours. Néanmoins, la mise en place ne remplace pas les cours ni le suivi des professeurs tant en volume ni en qualité, certaines matières n’étant tout simplement pas inclues. En tant que client du LFI, il n’y a au mieux que continuité partielle de service et je ne vois pas comment le LFI, légalement, peut imposer un paiement total des frais de scolarité pour le trimestre prochain. Les parents ont jusqu’à ce jour fait preuve de solidarité mais le seuil de tolérance est atteint pour de nombreux parents et il est certain que nombreux sont ceux qui ne voudront ou ne pourront pas payer. L’augmentation du fond de solidarité est certes positive mais il est ironique que cette augmentation soit inférieure au coût de nos consultants ….
Cette constatation est à mon sens alarmante quant à l’établissement du budget. Vu la situation, le seul contrôle que l’équipe de gestion a sont les dépenses. La communication ne met en avant que les postes de recrutement. Y-a-t-il donc un contrôle des dépenses ? Après 9 mois de manifestations et probablement 6 mois de pandémie, des secteurs clés comme le tourisme, la restauration et la finance vont être fortement touchés, secteurs où de nombreux membres de la communauté travaillent. Le nombre de départs ne peut qu’être massif et ne sera pas contrebalancé par de nouveaux arrivants.
L’évaluation des recettes est donc complètement aléatoire à ce stade. Ajoutons une surcapacité d’écoles internationales à Hong Kong et une visibilité de cette pandémie limitée – nous ne pouvons exclure de nouvelles vagues d’infection l’année prochaine – en tant qu’actionnaire, il me semble urgent de prendre des mesures de crise qui vont dans tous les cas être douloureuses.
L’annonce de l’augmentation des frais de 2.5% (plus élevée que les promesses d’isocoût d’ailleurs) ne pourra probablement pas être possible si le gouvernement gèle les frais d’inscription et ne pourra être crédible que si elle est conditionnelle à des dépenses ajustées en fonction du nombre d’élèves. Il est évident que la présentation d’un budget avec augmentation des dépenses mènera le lycée dans le mur si 10-20% des élèves partent.
Il me semble important que le bureau change d’attitude et fasse preuve de transparence totale sur la situation financière du LFI (transparence était d’ailleurs un des mots d’ordre des précédentes élections) tant au niveau des dépenses de fonctionnement que du financement. En tant qu’actionnaire, ma responsabilité est limitée mais la responsabilité des gestionnaires est illimitée.
Pour obtenir le soutien des parents d’élèves, les premières mesures doivent être :
- Ajustement des frais de scolarité du troisième trimestre au risque de départs, non paiements et challenges légaux
- Une communication complète de la situation financière incluant les frais de fonctionnement
- Des mesures de réduction de dépenses afin que les parents voient que les efforts sont partagés
En tant que membre de l’association, ces mesures me semblent urgentes pour la survie de l’école à court terme et moyen terme. Si aucune mesure n’est prise rapidement, je ne peux qu’envisager qu’un départ massif d’élèves incluant mes enfants.
Je vous souhaite bon courage dans cette période difficile et vous prie d’agréer mes sincères salutations.
Samuel Faveur
27 Mars 2020